En me promenant dans le Thabor, merveilleux parc Rennais, j’ai croisé, dans la roseraie, la silhouette élégante de Vincent, notre ténor de charme.
Chantant des extraits d’ Heure Exquise de Frantz Lehár, il nous invita à le rejoindre à la terrasse d’un salon de thé ; je dis « nous » car je n’étais plus seule : l’apparition de Vincent fit surgir des admirateurs de toutes parts.
« Heure exquise qui nous grise lentement
La caresse, la promesse du moment
L’ineffable étreinte de nos désirs fous
Tout dit : « gardez-moi » puisque je suis à vous ».
Déployant ses fines ailes de prince charmant, Vincent s’éleva dans le ciel gris perle assorti à son dernier smoking et fit pleuvoir des cœurs d’or pour nous récompenser de notre fidélité.
Les roses du Thabor se mirent à marcher et dansèrent Coppélia.
Comblée, je repris ma promenade dans le jardin et murmurai un refrain de Amazing Grace, la chanson de mon cœur.
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