samedi 17 mai 2025

Suspense dans un jardin

 

 

 


Plongée dans la lecture d’un roman captivant, Dahlia ne vit pas l’ombre menaçante cagoulée d’un prédateur qui surgit derrière elle.

Bâillonnée, les mains liées, elle fut jetée dans un sac ; l’individu l’enleva comme un fétu de paille.

Lorsqu’elle reprit ses sens, elle était attachée à la cheville par une chaîne. Un pichet d’eau et un bagel aux fruits étaient à sa disposition.

Dahlia s’interrogeait sur le sens de sa capture. Que voulait-on d’elle ? Elle ne tarda pas à avoir un embryon de réponse lors de l’entrée de son ravisseur.

C’était un jeune homme mince aux cheveux blonds et bouclés de troubadour, aux yeux bleus dont l’iris semblait lancer des flammes.

Il s’exprima de manière mesurée avec des accents coupants et manifesta une certaine nervosité.

Dahlia lui demanda clairement la raison de son enlèvement ; le ravisseur bredouilla une réponse incompréhensible et tourna les talons.

C’est sans doute un déséquilibré pensa la jeune femme puis elle s’aperçut que son livre était à portée de main.

Soulagée et rassurée par la présence de Belle du Seigneur d’Albert Cohen dont elle dévorait les pages, elle reprit sa lecture, profitant d’un rayon lumineux émanant de la fenêtre près de laquelle elle était enchaînée.

«  Solal, que n’es-tu là pour venir à mon secours » ? Elle se remémora la vie de l’auteur qui avait tant aimé les femmes mais ce constat ne rompit pas le charme de l’intrigue.

Elle lut jusqu’à ce que ses paupières s’alourdissent. Le livre lui échappa des mains. Elle sursauta, déplorant le manque de marque-pages pour signer l’endroit où elle s’était interrompue.

Son ravisseur revint, lui ôta son bracelet de fer, l’emporta et la déposa sur un lit dans une chambre spacieuse dont il ferma la porte à clef.

Quelque peu abasourdie ? Dahlia se rassura en découvrant son nouvel environnement. C’était une jolie pièce, bien meublée. Il y avait un secrétaire en bois de rose et de quoi écrire. Le livre y était posé et un marque-pages fleuri répondait à son attente.

Un cabinet de toilette jouxtait la pièce.

Dahlia prit un bain et revêtit une chemise de facture victorienne en lin brodé.

Elle s’endormit, rêvant que le héros du roman vienne la délivrer.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire