Une ravissante petite fille aux joues couleur de rose naquit de la nuit de retrouvailles d’Amaury de Roscoff et de son épouse Philae.
Un voile rosé enroba son berceau et un parfum délicat précéda l’enfant dans ses déplacements lorsqu’elle se mit à marcher.
Elle aimait se promener dans les bois, cherchant parfois à échapper à sa nourrice Rozenn et à l’écuyer de son père.
Elle se baignait dans la rivière en riant aux éclats et une fois séchée et rhabillée par sa nourrice, elle partait à la recherche de champignons, de fruits des bois et de fleurs qu’elle plaçait ensuite dans un herbier.
Elle était si belle que, parvenue à l’adolescence, elle suscitait la convoitise de maint galant. La surveillance était de plus en plus étroite.
Cependant, un jour, un orage violent se déchaina alors qu’elle venait de mettre la main sur une rareté, une fleur-papillon.
Emergeant d’un ciel zébré d’éclairs, dans un bruit de tonnerre, un chevalier noir l’emporta sur son destrier de jais.
Branle-bas au château à l’annonce de l’enlèvement de son joyau !
Amaury promit à son épouse de lui ramener sa fille tant aimée.
Pendant ce temps, Framboise des bois fut portée par des bras vigoureux dans une chambre décorée de semis de fleurs et déposée délicatement sur la courtepointe douillette d’un lit aux longs rideaux soyeux.
Le bruit de la clef tournant dans la serrure informa Framboise, à demi-endormie, qu’elle était enfermée.
« Prisonnière, me voici prisonnière » pensa-t-elle avant de sombrer dans un profond sommeil.
Lorsqu’elle s’éveilla, elle se trouvait dans les bois, à l’endroit précis où elle avait été enlevée.
Une jolie femme aux effluves de rose se tenait à ses côtés.
« On me nomme Rose de feu mais tu peux m’appeler Rosine, diminutif que je réserve à mes proches. Je suis à l’origine de ta naissance en enveloppant tes parents dans le voile parfumé de l’amour.
J’ai jadis sauvé ton père d’une mort certaine en émoussant le sabre de ses adversaires. Je ne l’ai jamais quitté, veillant sur son salut et je suis devenue ton ange gardien. Je n’ai rien pu faire contre le chevalier noir qui t’a enlevée par surprise en m’aveuglant d’un éclair foudroyant. Mais je me suis infiltrée dans le châle qui couvrait tes épaules et j’ai fait sauter le verrou de la porte qui te retenait prisonnière. Assez parlé à présent ! Retournons au château où tes parents doivent se morfondre ».
Rosine disparut en laissant derrière elle une subtile fragrance.
En chemin, Framboise des bois rencontra son père, armé, chevauchant le fils d’Edelweiss, Blondin.
Le chevalier la prit en croupe et la ramena en sa demeure où Philae, confiante en la vaillance de son époux, préparait le retour de sa fille.
Imaginez sa joie !
Les émotions passées, les parents interrogèrent leur fille sur l’origine de sa délivrance.
Rosine lui ayant conseillé de ne pas la mentionner, Framboise inventa un personnage, Vanille des bois, qui l’avait arrachée aux griffes du chevalier de la nuit et déposée dans le bois de son enlèvement.
Amaury et Philae se jurèrent de récompenser le bienfaiteur et ils songèrent à organiser un tournoi pour permettre au sauveur d’apparaitre au grand jour.
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