dimanche 2 mars 2025

Intermède festif

 

 


Les joutes littéraires allèrent bon train et l’on ajouta un thème, celui de la gastronomie, pour honorer les cuisiniers qui se dépensaient sans compter pour satisfaire les palais les plus délicats.

Un jeune cuisinier magnifia un plat dont la recette plongeait dans les racines du royaume : une daurade royale farcie au citron confit, cuite sous la braise à la mode tahitienne , enveloppée dans des feuilles de bananier, accompagnée d’un bouillon de poissons et de crustacés et de riz coco aux épices.

Sa présentation versifiée des plats aiguisa les appétits et la dégustation qui s’ensuivit laissa un souvenir impérissable aux participants du festin.

«  Nous voilà à l’apogée du festival » conclut Rosemonde et elle proposa une trêve aux concurrents.

Chacun convint qu’il serait bon de se ressourcer après avoir tant jouté et connu des moments fiévreux et somptueux.

De plus, les cuisiniers et les organisateurs des journées avaient besoin  d’une pause. Il faudrait trouver de nouvelles recettes, des ingrédients originaux pour prétendre rester au meilleur niveau.

La reine Bianca remercia Rosemonde pour l’excellence des prestations ; elle lui promit une récompense digne de l’exploit et elle félicita Aurore pour sa sagesse et son esprit d’ à-propos.

«  Vous êtes la perle de notre royaume lui dit-elle en conclusion et il sera difficile de trouver un époux capable de sublimer votre talent qui est immense ».

Sur ces mots, la reine et son escorte repartirent au palais après avoir remercié le duc Alexandre de la tenue de son domaine et de l’excellence de son hospitalité.

On apprécia, au manoir, un temps de repos qui faisait suite à un tourbillon d’événements festifs et littéraires.

Aurore fut heureuse de ne plus être le pôle attractif d’une réunion de beaux esprits.

Une pluie fine suivie de belles journées ensoleillées provoqua la naissance de champignons dans le petit bois voisin du domaine.

Panier à la main, Aurore alla les récolter encore empreints de rosée.

La cuisinière fit de belles omelettes et chacun y alla de son compliment.

Rosemonde en envoya à la reine qui la remercia en lui donnant un rouleau de soie brodé de fleurs de cerisiers.

Tailleurs et couturières se chargèrent de sublimer ce cadeau en réalisant des robes de rêve pour la duchesse et sa fille.

«  Te voici parée pour le retour des princes lettrés » dit Rosemonde à sa fille.

Quant à Aurore, elle n’était pas pressée d’entrer en lice à nouveau dans un tournoi de conquérants, fussent-ils dotés d’une belle plume.

En robe de cotonnade et en sabots, elle se réfugiait dans le bois, cueillant des fleurs et des fruits de la terre et des buissons.

Elle apprit à faire des confitures et prit beaucoup de plaisir à partager les tâches culinaires du manoir.

Un jour, cependant, elle fit une rencontre extraordinaire. Sa zone de confort juvénile se craquela à la vue d’un jeune homme qui se distinguait magnifiquement.

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