Pour remercier les chevaliers de leur participation au tournoi riche en rebondissements, le seigneur des lieux Amaury de Roscoff prolongea le séjour de la fine fleur des braves et prépara activement la tenue d’un banquet à la hauteur de l’événement.
Les dames tissèrent, taillèrent et brodèrent sans relâche une tenue festive pour chacun.
Louis de Concarneau et Framboise des bois, officiellement fiancés, furent particulièrement soignés. Framboise porterait une robe tissée d’or et brodée de voiliers, symboles de la ville de son futur époux.
Avec un pourpoint et des chausses couleur de feu, Louis de Concarneau rendait hommage à sa dame de cœur et à la divinité de la rose qui lui avait permis de gagner le combat contre le chevalier félon.
Une rose d’or était brodée à l’emplacement du cœur pour signifier son adhésion à ses amours royales.
Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, Geoffroy de Hautecombe avait voulu paraître dans toute sa magnificence. Il commanda à son tailleur personnel une tenue d’apparat de toute beauté, quasi royale et fit broder le visage de ses trois filles, Myriam, Héloïse et Viviane sur son torse de vainqueur.
Le menu proposé par les chefs cuisiniers fut validé par les châtelains car il répondait aux besoins des organismes mis à mal par le tournoi et le suspense émotif ressenti par le public.
Soupe d’orties et brouet à l’anglaise servirent de dépuratif et de coup de fouet pour la suite du repas où alternaient des plats de poisson et de viande.
Une Ambroisine de chapon avec des fruits secs et des épices ainsi que des champignons rares sautés aux épices constituerait le point d’orgue du repas.
Du pain d’épices au miel et une tourte bourbonnaise sucrée fermeraient le bal tandis que du vin clairet aiderait à faire glisser les mets.
De la limonade au cédrat complèterait le chapitre des boissons avec des carafes à l’eau de rose.
La duchesse Philae invita sa sœur, veuve depuis peu et sa fille Roselyne à venir participer à un moment de bonheur.
Garance quitta son habit de veuve pour ne pas nuire à l’ambiance festive et lorsqu’elle apparut dans une tenue mauve et lilas, elle était si belle que le chevalier Geoffroy de Hautecombe en fut ému.
Roselyne était tout simplement ravissante dans sa robe de percale bouton de rose et maint chevalier sentit son cœur battre la chamade à sa vue.
Qui avait rêvé de s’unir à Framboise des bois jetait son dévolu à présent sur la sublime Roselyne.
« Jurez-moi, mon ami, de ne pas organiser un autre tournoi pour offrir un époux à ma nièce » dit plaisamment Philae à son mari car il ne lui avait pas échappé que la jeune Roselyne avait fait naître l’admiration et le désir chez la gent masculine, frustrée dans ses ambitions amoureuses par les fiançailles de celle qu’ils avaient placée sous le dais royal de la passion.
C’est sur cette note délicate et printanière que se déroula le banquet des Lices qui resta longtemps dans les mémoires du monde chevaleresque des défis.
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