Inquiets par le remue-ménage belliqueux qui régnait sur terre, les anges ont formé une ronde et se sont ensuite dispersés sur les continents et les îles.
C’est ainsi que j’ai croisé un ange vêtu à la mode médiévale d’une aube bleue brodée.
Il m’ a tendu un exemplaire des Cieux Déracinés de Bernard Aurore, un poète occitan qui roulait les « R » comme autant de galets dorés charriés dans le ruisseau de mirabel où il lâchait des bateaux de papier lorsqu’il était enfant.
Souriant à ces évocations enfantines, j’ai remercié l’ange et poursuivi ma route.
Sur l’autre versant de Caussade, j’ai salué un ange éploré, désolé de constater que les ordres de chevalerie orientaux n’avaient pu juguler les ennemis de notre belle civilisation.
Adepte de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, Bernard Aurore avait œuvré pour que perdure l’olivier de la paix.
Mes deux anges se sont pris par la main et ont rejoint les émissaires célestes qui s’étaient ingéniés à ramener les belligérants à la raison.
Je suis rentrée en ma demeure, décidée à veiller sur le berceau de roses qui protège notre domaine en éloignant les esprits malfaisants gravitant dans le monde.
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