mardi 15 septembre 2020

Bal masqué

 



Garance, en costume de Colombine, perles, dentelles et ballerines derrière son masque de tulle, d’écailles et d’ivoire, entre dans la salle de bal et découvre un univers fantastique, plein de fantaisie et de mystère.

Un hussard de belle prestance avec un loup romantique décoré de livres miniatures, s’inclina devant elle et l’enlaça illico.

Ils attaquèrent une polka puis enchaînèrent avec une valse, un tango et un charleston.

Garance souhaita prendre un peu de repos et le hussard qui se prénommait Louis la guida galamment près du buffet et lui apporta des rafraîchissements et de petites brioches dorées puis il s’éclipsa et disparut dans la foule de danseurs qui se livraient à des arabesques sur des valses de Strauss.

Une petite fille, apparemment égarée dans ce bal, déguisée en poupée style Shirley Temple, portant joliment un masque de chat, lui prit la main et se mit à chanter une comptine.

Garance prit un bel assortiment de mignardises et une boisson aromatisée au cacao et apporta le tout à la petite fille qui battit des mains à la vue du plateau gourmand et se mit en devoir de faire disparaître ce délicieux en-cas.

A peine venait-elle de terminer que sa mère se souvint tout à coup de son existence et vint la chercher pour la ramener à la maison sous la surveillance de sa nourrice.

Séparée de sa charmante petite fée, Garance commençait à s’ennuyer quand un beau prince aux longs cheveux bouclés tombant sur un col de dentelle vint l’inviter à danser une mazurka.

La jeune fille éprouva un immense plaisir à s’abandonner dans les bras du prince au rythme de la mazurka.

La danse terminée, le prince Aymeric l’emmena dans les jardins proches de la salle de danse.

Ils prirent place sur un banc près d’une fontaine et enlevèrent leur masque en même temps.

Chacun d’eux fut ravi de découvrir le visage de l’autre.

Ils étaient faits pour s’accorder apparemment et formaient un couple parfait.

Aymeric raccompagna Garance à son domicile car les rues n’étaient pas sûres la nuit et ils se donnèrent rendez-vous pour le lendemain.

Mais ce ne fut pas Aymeric qui se présenta le lendemain mais le beau hussard Louis qui ne l’avait pas quittée des yeux durant toute la soirée.

Garance lui proposa des galettes et des crêpes et tous deux se régalèrent en buvant du cidre.

Louis l’embrassa avec délicatesse avant de la quitter et il proposa d’envoyer une voiture attelée pour l’emmener dans son château, les jours prochains.

Déçue de ne pas avoir revu son beau prince, Garance se réconforta néanmoins car Louis ne manquait pas de charme.

Sa présence était rassurante. La manière dont il faisait sonner ses éperons révélait un pan de sa personnalité, déterminée et active.

Garance mit les jours suivants à profit pour créer une toilette digne de sa réception dans un château.

Lorsque le cocher ouvrit la porte , elle reconnut avec surprise le prince du bal.

«  Messire Louis m’a demandé de m’effacer, belle Garance et je lui ai obéi sans difficulté. Au bal masqué, on pouvait rêver, on se croit prince mais le lendemain, on se retrouve cocher. »

Garance lui sut gré de ces sages paroles, elle revêtit sa toilette de future châtelaine et partit sans regrets.

Louis l’accueillit en son château et après lui avoir fait jurer de ne plus jamais se rendre à un bal masqué, il lui fit sa demande en mariage avec solennité et l’emmena visiter le domaine qui lui appartiendrait dorénavant.

 

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