mercredi 2 septembre 2020

L'inconnue au bouquet de perles


  


Elle s’en allait, pieds nus, à travers champs, la belle inconnue, cueillant des fleurs qu’elle joignait à des perles qui dansaient au soleil, en sautoirs, en bracelets de poignets et de chevilles et de boucles d’oreilles comme les aimait Vermeer de Delft pour capter la lumière.

Elle n’avait pas de nom, pas de patrie si ce n’est celle des pourtours de la Méditerranée, pas d’entrave car ses bijoux étaient des éclats de lune tombés dans les mers et les lagons.

Et puis un jour, un prince prénommé Galaad la rencontra et il la prénomma Lucinda tant elle reflétait la lumière.

Tous deux marchèrent vers la forêt de Brocéliande, connue pour abriter les amants et lorsqu’ils parvinrent près du tombeau de Merlin, ils virent un refuge d’osier et de feuillages et ils y déposèrent leurs rêves et leur passion.

Le lendemain, Lucinda était vêtue d’une robe en toile écrue, brodée de paons tandis que Galaad portait une aube bleu turquoise et chaussait des pantoufles en daim.

Galaad joua des airs celtiques sur une harpe et bientôt une ronde de fées, lutins et korrigans apporta pain, beurre, pichets de lait crémeux, miel et produits de la forêt, confitures de myrtilles et d’airelles, décoctions d’aubépine et de menthe poivrée.

Ce petit déjeuner fut un régal et les deux amants s’en allèrent à la recherche du château qui pourrait abriter leur amour et c’est ainsi qu’ils se perdirent à jamais dans le château périlleux d’où l’on ne revient pas mais qui abrite les belles âmes de la Bretagne, avides de légendes !

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