Sur un tapis persan, j’ai voyagé au cœur d’une rose sublimée par l’amour, aux senteurs d’enfance et de biche fuyant les chevaliers.
J’ai goûté une airelle et je suis devenue toute petite, comme Alice au Pays des Merveilles et j’ai ouvert la porte de la rose avec une petite clef d’or.
La rose était un palais miniature et j’y avais ma chambre avec un grand dais d’azur fleurdelisé.
Devenue reine, j’ai attendu qu’un prince vienne me rendre visite et me faire la cour, selon l’étiquette établie par les rois mais cette attente m’a valu l’apparition d’une duègne qui m’a enjoint de me reposer puis d’entreprendre un ouvrage de broderie comme il sied aux grandes dames.
J’ai suivi ses conseils.
Alors que je brodais le cœur de ma rose, il est venu, mon prince de légende, aussi beau que Lancelot ou Arthur et j’ai vécu l’extase de l’amour dans un rêve intérieur qui m’a ramenée à la vie sur un tapis persan où sommeillent les roses d’orient.
J’ai repris mon chemin et je suis allée bien loin, jusqu’au bout du sentier, jusqu’au bout de la vie, pour retrouver les pivoines, les perles et les parchemins de mon destin.
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