lundi 26 octobre 2020

L'épée mythique



La délégation de Christian de Ploërmel et de Bertrand des Lices croisa celle qui, menée par Gwendal de Fréhel, répondait à l’appel au secours des habitants de Guerlédan.

Jehan des Roselières les reçut avec tout l’apparat qu’ils méritaient.

Des rafraîchissements et des amuse-bouche leur furent servis : Naturellement les fameux tourments d’amour de Josépha étaient présents.

Les chevaliers savourèrent ces délices gourmands tandis qu’un banquet était offert aux hommes de troupe qui avaient beaucoup œuvré à la réussite de l’expédition.

Lors de leur progression dans les terres vastes de Brocéliande, les chevaliers avaient récolté de nombreux renseignements dont ils firent état auprès de leur suzerain.

L’île d’Avallon, protégée par une brume consistante  gardait de nombreux secrets mais la veuve d’un pêcheur, parti en mer pour s’emparer d’un poisson féerique portant une couronne d’or, raconta que son époux avait accosté dans une crique. Là, une mystérieuse dame blanche lui était apparue.

Elle brandissait une épée que les chevaliers, le cœur battant, reconnurent pour être Excalibur, grâce à la description de la veuve.

De retour dans son foyer sans avoir pu prendre le poisson miraculeux, le pêcheur avait raconté ce qu’il avait vu à sa femme avant qu’un mal étrange le frappe soudainement.

Il s’était alité et son état de santé s’était dégradé, le conduisant finalement à la mort.

Excalibur se trouvait bien dans l’île d’Avallon mais apparemment ceux qui s’en approchaient connaissaient une mort certaine.

C’est un risque à courir se dit Jehan des Roselières mais seule Excalibur pourra me donner la légitimité pour conquérir le Graal.

Par ailleurs, les chevaliers firent état de ce qu’ils avaient appris concernant les points obscurs des lendemains de la dernière bataille du Roi Arthur.

Selon certaines sources, Lancelot, blessé mais vivant et Guenièvre âgée certes mais toujours passionnément éprise du chevalier mythique, s’étaient enfin réunis et avaient chevauché de concert vers un pays nordique dont la reine Guenièvre était l’exceptionnelle représentante.

Ils nous ont donné la vie mais ils ont mérité de connaître un peu de bonheur intime et il serait malséant, même pour un fils, d’interrompre un tête à tête rudement gagné pensa Jehan et il se réjouit de savoir que leurs parents vivaient dans une bulle rose de douceur.

Il fallait donc en revenir à Excalibur et il lui incombait de mener l’expédition en personne, accompagné par ses frères, Fleur des Genêts excepté puisqu’il était devenu le gardien attitré de la fontaine de Barenton.

Une troupe d’hommes d’armes aguerris au combat et fournie les appuierait.

Avant de partir pour la reconquête de l’épée magique, Jehan des Roselières devait régler les modalités de la gouvernance du château en son absence.

Il confia l’intérim de la suzeraineté à son ami François de Malestroit.

Il lui incomberait en particulier de réceptionner les renseignements que rapporteraient sans nul doute Jocelyn de Rohan, Perceval d’Audierne et Benoît des Forges, chargés de rapporter des éléments susceptibles de rendre au Saint Graal sa place centrale et sacrée sur la Table Ronde du renouveau.

En outre, avant de partir pour une expédition dont il ne reviendrait peut-être pas, Jehan des Roselières voulut donner à Pervenche le rang de suzeraine qui lui revenait.

Le cœur léger, il lui donna un rendez-vous dans le pavillon d’amour et attendit qu’elle veuille bien lui donner son consentement.

Dans cette perspective, il fit préparer la chapelle pour qu’une cérémonie de mariage soit célébrée au petit matin et il invita un ermite qui vivait en terre de Brocéliande, à se rendre sur le champ au château pour leur donner, au nom de Dieu, sa bénédiction.

 

 

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